"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

lundi 20 février 2012

Martyrologe Serbe de la Seconde Guerre Mondiale: Néomartyr de la barbarie Oustachie Vukasin

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Le franciscain Pero Bnica [gardien du camp de concentration !!!], Ante Zrinusic, Sipka et moi-même avons fait un pari pour voir celui qui pourrait abattre un maximum de prisonniers cette nuit-là.
Mile Friganovitch participant à cet pari a raconté comment se sont déroulés les faits :
Les tueries ont commencé, et après environ une heure, j'en avais abattu plus que les autres. Je me sentais comme au septième ciel. Jamais dans ma vie auparavant, je n’avais ressenti autant de joie. Et après quelques heures, j'avais déjà abattu 1.100 personnes, tandis que les autres n'avaient seulement réussi à en tuer que 300 à 400 chacun. Et puis, alors que je ressentais la plus forte extase, j'ai remarqué le visage d’un vieil agriculteur, qui me regardait tranquillement et calmement tandis que j’abattais mes victimes et faisais mourir celles-ci dans les plus grandes douleurs. Cette vision m'a frappé: au sein de la plus grande extase je me suis soudain figé, et je n'ai pu faire un seul mouvement pendant un certain temps. Et puis je suis allé près de lui et j'ai découvert qu'il s’appelait Vukasin, du village de Klepci, qui était près de Capljina, que sa famille a déjà été tuée, et qu'il avait été envoyé à Jasenovac, après avoir travaillé dans les bois. Il me racontait cela avec un silence incompréhensible, par lequel j’étais plus troublé que par les cris terribles autour de nous. J'ai senti le désir de rompre sa paix en le torturant de la manière la plus brutale, afin de continuer par sa souffrance mon extase et jouirr de la douleur que j’infligeai.
Je lui ai ordonné de sortir et le fis mettre sur un bloc de bois. Je lui ai dit de crier: Vive le Poglavnik Pavelic! (Le führer croate oustachi et président de l'État nazi croate), ou je lui couperais l'oreille. Vukasin resta silencieux. Je lui coupai l'oreille. Il ne dit pas même un mot. Je lui ai dit de crier à nouveau: Vive Pavelic, ou je lui couperais aussi l'autre oreille! J'ai coupé l'autre oreille. « Crie: Vive Pavelic, ou je vais te couper le nez! » Et quand je lui ai ordonné pour la quatrième fois l'ordre de crier: « Vive Pavelic! » et que je le menaçai, de lui arracher le cœur avec un couteau, il m'a regardé, en quelque sorte comme à travers moi, et il a dit lentement: « Fais ton travail, gamin! » Après cela, ces paroles m’ont totalement confondu, je me suis figé, je lui ai arraché les yeux, le cœur, je lui ai coupé la gorge d'une oreille à l'oreille et je l'ai jeté dans la fosse. Mais alors quelque chose s'est cassé en moi et je n’ai pas pu tuer plus de gens cette nuit-là. Le franciscain Pero Brzica a gagné le pari, parce qu'il avait abattu 1350 prisonniers, et j'ai payé le pari sans même dire un mot.

Version française Claude Lopez-Ginisty
D’après: 
Milan Bulajic: 
Le rôle du Vatican dans l'éclatement de l'Etat yougoslave, 
Belgrade 
1994, 
pp 156 à 157

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