"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

dimanche 28 octobre 2012

Son Eminence le Novice ( Vladyka Basile [Rodzyanko]) (16)


Bishop Basil (Rodzyanko). Photo by Yu. Kaver

Bishop Basil (Rodzyanko). Moscow, 1991
Vladyka Basile à Moscou en 1991

Pendant ce temps, les émigrés qui avaient été chassés de force vers la place de la Loubianka comprirent enfin compris qu'ils avaient été amenés à leur bus de tournée, qui les amènerait à leur hôtel, et non à la prison et dans les sous-sols redoutés du KGB. Puis, soudain, ils se sont souvenus de l'évêque! La secrétaire de l'évêque, Marilyn Suizi sorti en courant de l'autobus de tournée et à nouveau courut courageusement vers le Kremlin, approchant sans crainte des tanks des véhicules blindés dans cette terre étrangère, en essayant de sauver son cher évêque Basile.
Elle le reconnut immédiatement. Il ressemblait à un prophète aux cheveux gris, dominant la foule au centre de cette assemblée de protestation sans cesse croissante. Marilyn tendit son bras vers lui et brièvement, mais de façon convaincante le persuada de prendre la seule voie vers la sécurité certaine… pour aller avec elle vers la Loubianka...

Mais l'évêque sur ses béquilles était physiquement incapable de marcher si loin. Il dit Marilyn qu'il irait mais qu'un moyen de transport quelconque devrait être arrangé pour lui. Marilyn se précipita hors de la foule des manifestants et regarda à l'entour. Il n'y avait pas de transport disponible, sauf les véhicules blindés des soldats avec leur bourdonnement de moteurs. 
Marilyn alla vers un jeune officier russe et dans son russe sommaire avec des morceaux d'anglais mélangés, elle expliqua qu'il y avait un vieux prêtre d'Amérique qui était incapable de marcher et avait un besoin urgent d'être transporté à la place de la Loubianka.

Mais l'officier haussa les épaules et agita ses mains: "Quel transport puis-je vous offrir? Seulement un tank. Ou peut-être un APC... "

Mais soudain Marilyn remarqua que pas loin des tanks, il semblait y avoir une voiture qui pourrait être suffisante pour transporter l'évêque. "Que diriez-vous de cette Jeep là-bas?"

"Le fourgon de la police, vous voulez dire?" Le policier était heureux d'aider. "Très bien, nous pouvons le transporter dans le fourgon de police! Permettez-moi d'arranger cela avec les flics! "

Pour une raison quelconque, cet officier fut ému de compassion véritable pour le sort de cet évêque étranger. Et ainsi la camionnette, qui avait été amenée avec l'intention d'arrêter la foule des manifestants contre le coup d'État, au lieu de cela, roula à travers la foule, dans le centre de laquelle se trouvait l'évêque dominant tout le monde. Marilyn suivit l'officier et deux policiers qui s'approchaient. Criant au-dessus de la foule et des moteurs des tanks, Marilyn dit à l'évêque qu'ils avaient été amenés à la Loubianka.

Tout le monde ensemble, le policier, l'agent, et Marilyn se saisirent de l'évêque et l'entraînèrent à travers la foule. Quand elle vit cela, la foule devint extrêmement nerveuse. "Qu'est-ce qui se passe? Vont-ils arrêter le prêtre? "La foule devint tout à fait indignée.
Quand ils virent le policier prenant un vieux prêtre avec des béquilles et avec un plâtre sur sa jambe et le mettre dans une camionnette noire, la foule devint si furieuse que les gens commencèrent immédiatement à crier pour la défense de l'évêque. "Cela recommence! Ils arrêtent déjà les prêtres! Non! Nous ne les laisserons pas arrêter ce bon père! Nous mourrons pour lui! "
"Non, non!" L'évêque tenta de calmer la foule et d'échapper à ses propres sauveteurs. "Laissez-moi partir, laissez-moi partir... Tout va bien. Je veux aller à la Loubianka! "
Ces soldats réussirent à peine à mettre l'évêque avec ses béquilles et la jambe dans le plâtre dans le fourgon de police et de partir avec lui à travers la foule maintenant tout à fait furieuse des manifestants. Alors que l'évêque regardait par la vitre de la voiture de police, des larmes de gratitude commencèrent à rouler sur ses joues. "Quel peuple merveilleux! Quel grand pays! "
Bientôt l'évêque rencontra ses fidèles paroissiens sur la place de la Loubianka.



Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Archimandrite Tikhon

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