"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

jeudi 30 mai 2013

L’Orthodoxie est une référence en France (1)




Saint Vincent de Lérins
(La foi orthodoxe est ce qui a été cru partout, toujours et par tous!)


Entretien avec l'higoumène Basile (Vassily) [Pasquiet]

Père Basile, la première question qui vient à l'esprit quand on vous rencontre est de savoir comment vous, Pierre Pasquiet, un homme d'origine exclusivement française, est devenu chrétien orthodoxe, et pas seulement un laïc, mais un moine et un prêtre, vous vous trouvez en Russie, et non seulement en Russie mais dans le «bout du monde», dans la petite ville d’Alatyr en Tchouvachie? Comment est-ce arrivé?

- La réponse est simple - c'était la volonté de Dieu. Quand j'ai choisi le chemin de l'orthodoxie, lorsque je suis devenu moine, je me suis donné à Dieu. L’embarquement pour une telle «aventure» m'a amené à l'arrière-pays de Russie, en Tchouvachie.

Etes-vous devenu chrétien orthodoxe avant de  vous être trouvé en Russie, ou vice versa?

- Je n'aime pas cette expression, «devenir orthodoxe», je pense que j'ai été chrétien orthodoxe pendant une longue période. Quand mon supérieur l’archevêque actuel, le Métropolite Varnava, m'a rencontré pour la première fois en 1993 (j'étais moine grec catholique à l'époque) et a pu voir comment nous vivions et comment nous considérions le monde, il m'a dit: Père Basile (j'avais déjà ce nom comme moine[…], vous êtes orthodoxe. Et pendant environ 15 ans j'avais attendu pour accomplir mon union avec l'Eglise orthodoxe. C’étaient 15 ans de souffrance, parce que j'aimais l'orthodoxie de tout mon cœur, mais ne pouvais pas participer à la Communion avec les croyants orthodoxes au Saint-Sépulcre à Jérusalem…

Vous étiez moine à Jérusalem?

- Oui, j'étais moine à Jérusalem, près du Saint-Sépulcre, où le lieu de naissance de Jean le Baptiste est situé. Et au monastère de Saint-Jean-Baptiste, qui est l'endroit où, selon la légende, il y a une grotte où il a passé les premières années de sa vie avec sa mère, Elisabeth. Elle y mourut aussi, et sa tombe est dans le monastère. Il n'est pas loin d’Ein Karem, et le couvent russe Gornensky. Avec son amour, la mère supérieure Géorgia du monastère de Gornensky a eu un impact énorme sur ma décision. Je lui ai parlé presque chaque semaine. Le samedi soir je me tenais là, je priais avec eux et je pleurais parce que je ne pouvais pas participer à la Communion avec eux. Et j'ai dû attendre ce moment pendant 15 ans.
Puis j'ai rencontré le Métropolite Varnava, l'archimandrite Goury et le père Hermogène, et ces réunions ont beaucoup influé sur ma décision. Quand j'ai entendu leurs paroles sincères et senti leur soutien, je ne doutais plus que je devais me décider. Je l'ai fait en 1993, quand j'ai quitté le monastère grec-catholique et que je suis revenu dans ma patrie. Ensuite, j'ai écrit ma première lettre au Patriarche Alexis.

- Et où est votre patrie?
-En France, dans la ville de Cholet. C'est une petite ville dans l'ouest de la France, où je suis né, et ma famille est originaire de Vendée. Il s'agit d'une célèbre région française, qui était bien connue pour son esprit royaliste et qui s'est opposée à la Révolution.

- Alors, comment vous êtes-vous trouvé à Moscou?

- Quand j'attendais une réponse, j'ai reçu un appel téléphonique de Moscou, ils parlaient en français, mais avec un accent, et ils m'ont demandé si j'allais vraiment venir à Moscou et embrasser l'orthodoxie. C'était inattendu pour moi, mais bien sûr je leur ai dit que oui, c’était vrai, et je leur ai demandé de m'aider avec une invitation, parce que, sans cela, je ne pouvais pas obtenir un visa. Les gens qui m'ont appelé appartenaient à la paroisse de Sretensky. Je ne savais pas beaucoup de choses sur eux, c'était, comme ils les appelaient ici, une congrégation «expérimentale». Ensuite, j'ai reçu l'invitation et je suis arrivé ici. J'ai été accueilli par le père Georgy, qui bien sûr m'a accueilli gentiment, mais je me sentais mal à l'aise dans mon cœur, je sentais que ce n'était pas exactement ce que je m'attendais. Ils ont suggéré que je prenne part à la Communion... A l’office le lendemain, j'ai réalisé que ce n'était pas ce que j'avais cherché. Ils disent que c'était une sorte de mouvement, de rénovation en quelque sorte... mais je n'ai pas le droit de les juger, je me suis senti dans mon élément là-bas. Et les parents de mes amis qui vivaient ici et que j'avais déjà rencontrés à Jérusalem, ont compris la difficulté de ma situation et ils ont essayé de m'aider à trouver une autre paroisse.
- Alors, je me suis retrouvé à la paroisse de Père Alexandre Chergunov. Je me suis senti à l'aise avec le père Alexandre, surtout puisqu'il parle français, ce qui pour moi était d'un grand soulagement à l'époque où je ne pouvais pas du tout parler russe. Père Alexandre m'a immédiatement dirigé vers l’évêque Arsène, au Patriarcat, et j'ai écrit ma deuxième demande là. La réponse est arrivée au début de mars 1994, lorsque le carême a commencé.
Ainsi, pendant la première semaine de Carême, le mardi, j'ai été invité au monastère Saint-Daniel, où à travers la cérémonie spéciale je suis devenu chrétien russe orthodoxe. Le lendemain, il y avait la Liturgie des Dons Présanctifiés et j'ai reçu la Communion. Bien sûr, c'était inoubliable et d’un excellent réconfort pour moi parce que depuis lontemps, je sentais que j'étais entièrement chrétien orthodoxe. La deuxième Eucharistie était le vendredi et le samedi, j'ai été invité à servir avec le Patriarche au monastère Saint-Daniel. Ce n'était le jour de la fête de  saint Daniel et c'était un grand honneur pour moi de servir avec le Patriarche.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d’après


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