"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

dimanche 9 février 2014

Saint Grégoire de Tours: De la gloire des confesseurs (II)




XXI. Dans le pays de Tours, à Maillé [devenu Luynes au XVIIe siècle], monastère bâti sur le haut d’une montagne et entouré d’anciens édifices détruits, on découvrit par l’intervention divine le tombeau de saint Solenne [évêque de Chartres (+ 490)]. Lithoméris, homme de cette contrée, vint avec un seul serviteur y porter des cierges et s’y guérit de la fièvre quarte.

XXII. Maxime (saint Mesme), après avoir été religieux à l’abbaye de Sainte-Barbe de Lyon [ Premier monastère des Gaules], vint au château de Chinon, dans le territoire de Tours, et y établit un monastère. Un jour cette forteresse, où le peuple de la contrée s’était renfermé étant assiégée par Égide, l’ennemi acharné bouche un puits creusé sur le flanc de la montagne et qui fournissait à boire aux assiégés. Par ses prières le saint obtint du ciel une pluie abondante dont ceux-ci profitèrent pour remplir d’eau tous les vases qu’ils possédaient, et l’ennemi dut se retirer. Un enfant et une jeune fille, tous deux serfs de l’église de Tours, guérirent de la fièvre au tombeau de ce saint. Lorsque nous eûmes connaissance de ces faits, nous cédâmes le garçon au monastère de Maxime après l’avoir tonsuré et nous ordonnâmes que la jeune fille, changeant son vêtement, fût reçue dans une communauté de moniales, afin qu’ils servissent Dieu.

XXIII. Non loin de là repose un vénérable prêtre nommé Jean, Breton de nation, qui pendant sa vie se tenait dans une étroite cellule en face de l’église de Chinon, à l’ombre de lauriers qu’il avait plantés et dont on a reconnu la secrète vertu.

XXIV. A Tours mourut (en 570) la bienheureuse Monegonde, née dans le pays chartrain, qui pendant sa vie guérissait les ulcères avec les feuilles de quelque légume ou de quelque fruit qu’elle humectait de sa salive en faisant le signe de la croix. La servante de Probatus, archidiacre de Grégoire de Tours, guérie de la fièvre au tombeau de cette pieuse femme.

XXV. Après quatre jours de prières au tombeau de l’abbé Sénoch (à Tours), Nantolf, jeune esclave, recouvre la vue, dont il était privé.



XXVI. De saint Siméon à la colonne, dans le pays d’Antioche.

XXVII. Saint Martial, envoyé par les évêques de Rome (vers 250), commença à prêcher dans la ville de Limoges. Auprès de sa sépulture sont enterrés deux prêtres qu’il avait amenés avec lui et dont les tombeaux furent une fois miraculeusement changés de place.

XXVIII. Jeune fille percluse d’une main et guérie au tombeau de saint Martial.

XXIX. Un homme, devenu muet pour avoir proféré un mensonge dans l’église, reprend la parole au tombeau de saint Martial.



XXX. Saint Stremonius (Austremoine), compagnon de saint Gatien et apôtre de Clermont. Son tombeau est au bourg d’Issoire (Iciodorus) où Cautinus alors diacre (et depuis évêque), chargé de gouverner l’église du lieu, s’aperçut que ce tombeau était sanctifié par des miracles.

XXXI. Un prêtre qui voyageait seul en Auvergne ayant obtenu l’hospitalité dans la chaumière d’un pauvre homme de la Limagne (pauperis Limanici) bénit, au matin, le pain que son hôte emportait pour aller à son travail. Ce pain le préserva d’être noyé en traversant avec sa voiture et ses bœufs un pont de bateaux.

XXXII. Légende des deux amants développée plus tard par Grégoire dans son Hist. (liv. I).



XXXIII. Amabilis [Amable], prêtre du bourg de Riom et d’une sainteté admirable, avait le pouvoir de commander aux serpents. Le duc Victorius ayant dédaigné de prier à son tombeau, lui et son cheval semblaient être devenus de bronze et il fut obligé d’y faire sa prière.

XXXIV. Dans la même ville une pieuse femme nommée Georgia (sainte George) étant morte, une bande de colombes suivit, en volant, son convoi.

XXXV. Dans la basilique de saint Vénérand, située près celle de saint Illidius, on remarque une chapelle voûtée où se trouvent un grand nombre de tombeaux sculptés parmi lesquels on reconnaît ceux qui sont chrétiens à ce que leurs sculptures représentent des miracles du Seigneur et des apôtres. 
A l’époque où Georgius, citoyen du Velay, devint comte de Clermont, une partie de cette voûte tomba et mit en pièces le couvercle de l’un des sarcophages. On y vit couchée une jeune fille parfaitement intacte. Son visage, ses mains, tous ses membres étaient entiers et sa chevelure était fort longue; je crois il est vrai qu’elle avait été embaumée avec des aromates… Quelques-uns disaient qu’on avait trouvé autour d’elle des anneaux et des chaînes d’or; mais on ne put savoir ni sa naissance, ni son nom. Ce pauvre corps ayant gît ainsi découvert pendant une année, la femme du comte tomba malade el fut avertie en songe qu’elle ne recouvrerait la santé qu’après avoir fait fermer ce tombeau par une pierre; ce qu’elle fit.

XXXVI. Tombeaux de sainte Galla, du pieux Alexandre que les malades ont si souvent gratté pour en tirer un remède à leurs maux que la pierre est perforée, et du bienheureux martyr Liminius (Saint Linguin).

XXXVII. Tombeaux des évêques saint Vénérand et saint Népotien où les fiévreux obtiennent souvent leur guérison.

XXXVIII. Miracle manifesté sur la personne d’un moine qui se retirait à l’écart pour prier avec plus de ferveur.

XXXIX. Feu mystique qui s’échappe des reliques des saints et qui ne brûle pas [voir Gloire des confesseurs XX]. L’abbé Brachion l’a vu sur les reliques de saint Martin.

XL. Grégoire enfant, ayant son père malade, voit en songe un personnage qui lui dit : As-tu là le livre de Josué? A quoi il répondit : Je n’ai rien appris en littérature que les lettres de l’alphabet et dans ce moment même je suis péniblement retenu à cette étude. J’ignore entièrement l’existence de ce livre. — Va, répondit le personnage, qu’on fasse une petite baguette de bois sur laquelle on puisse mettre ce nom, et après qu’on l’aura écrit avec de l’encre, place-le sous le chevet où repose la tête de ton père. Le matin venu je fis part à ma mère de ce que j’avais vu, continue Grégoire; elle ordonna que les prescriptions du songe fussent remplies et dès que je m’en fus acquitté mon père se remit de sa maladie. L’année suivante le père étant retombé malade fut encore guéri par le moyen d’un songe de son fils.


in Livre Septième
traduction de H. Bordier
publié à Paris
1859-1862
(Nous avons quelquefois modernisé l'orthographe 
et précisé certains points du document. C.L.-G.)
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