"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

samedi 21 juillet 2012

L'acteur Jonathan Jackson parle de son voyage vers le christianisme orthodoxe (VI)


Père Andrew: Vous n'avez pas besoin d'aller dans les détails si vous ne le voulez pas: votre femme, était-elle avec vous lors de cette expérience?
M. Jackson: Elle n'était pas avec moi à cette première expérience, non.
Père Andrew: Donc, vous l'avez amenée, après avoir eu ça.
M. Jackson: Oui, et je l'ai amenée pour rencontrer Père John avant qu'elle ne soit jamais allé à un office. Et c'était tout simplement incroyable. Nous nous sommes réunis et avons parlé de beaucoup de choses. Il nous a conduits à travers le temple avant même son départ pour un office. Et c'était intimidant pour elle. Elle regardait les icônes, et elle avait un peu peur. Je veux dire, comme l'on dit, nous ne jugeons pas les icônes, elles nous jugent. Et c'est vrai. C'est vrai. C'est effrayant, c'est intimidant. Et surtout parce que les gens doivent comprendre que si vous avez grandi en occident, que ce soit dans le catholicisme romain ou dans la plupart des dénominations protestantes, à l'extérieur de l'Orthodoxie, vous regardez cela à travers des lunettes de quelque expérience ou rencontre que vous avez eue avec le catholicisme romain.
Maintenant, et je ne veux pas trop critiquer les catholiques romains. J'ai beaucoup de respect pour eux. J'ai une excellente relation avec beaucoup de catholiques romains, donc je ne veux pas être trop polémique dans mon dialogue à ce sujet, mais il existe des différences dans les traditions. Certains points de vue plus légalistes du salut... Alors c'était ce que ma femme vivait. Quand elle était dans l'église orthodoxe, elle voyait à travers le prisme de ce qu'elle avait vécu dans le catholicisme.
Père Andrew: En tant qu'ex-catholique.
M. Jackson: En tant qu'ex-catholique, oui. Et, non seulement cela, mais elle était très fortement sous l'influence du monde protestant -qui est extrêmement anti-catholique- pendant une dizaine d'années. C'est la Romophobie, c'est l'un des termes que je connais.
Père Andrew: Surtout dans ce que nous pourrions considérer comme " la basse église protestante."
M. Jackson: Oui, absolument. Donc, il n'y avait pas d'arrière-plan sacramentel pour moi. Les sacrements étaient... Il m'a fallu beaucoup de temps, et je progresse toujours de plus en plus dans ma compréhension, et, si Dieu le veut, je vais continuer à croître et ne pas devenir stagnant.
Mais de toute façon, elle était un peu plus hésitante sur les choses. Mais je voudrais partager avec elle tout le temps, tous les livres que je lisais. Je lui avais lu des choses, je lui en parlais. Même pendant que je cherchais dans le catholicisme, cela a ouvert la recherche à la Vierge Marie à partir d'un point de vue différent, qui, en grandissant dans le monde protestant, était la chose la plus  bizarre, la plus étrangère à laquelle vous pourriez éventuellement penser. Et, en tant qu'ex-catholique, ma femme,avait mis [la Vierge] Marie de côté, [la Mère de Dieu] est complètement hors de propos, sauf peut-être le jour de Noël. Elle est cool pendant la période de Noël; mais sinon...
Père Andrew: "Il faut s'en tenir à l'enfant Jésus."
M. Jackson: Oui, exactement. Mais elle a commencé à venir et à se "dégeler". Nous sommes entrés à l'entrée du carême, et je suis une de ces personnalités qui va au fond des choses. J'ai donc adhéré à cela. Je jeûne, je vais vivre cette expérience. Elle allaitait à l'époque notre plus jeune fils, alors elle n'était pas capable de jeûner autant. Et nous avons effectivement eu une expérience de Pascha [Pâques] qui n'était pas des meilleures en raison de la tension qui était là. Et ce n'est pas grave. Cela fait partie du voyage.
Mais maintenant, elle est juste... Son cœur est complètement immergé. Elle était censée aller aux Vêpres du pardon la nuit dernière, et il y avait un problème de communication, et elle a dû les manquer à cause du bébé. Elle m'a appelé au téléphone, pleurant simplement, parce qu'elle voulait être là. C'est là qu'est son cœur.
Père Andrew: Nous connaissons la maternité et ce que c'est que d'être  chrétien orthodoxe -nous n'avons pas le temps d'aller à tout ce qui est prévu-mais je l'ai remarqué avec ma propre femme. Il est un constant... C'est un combat ascétique, aussi. C'est une chose immense.
Eh bien, je voulais changer de vitesse un peu et vous poser des questions que les gens qui sont fans de vous auraient à poser qui est: Comment votre foi, surtout maintenant comme quelqu'un qui va devenir chrétien orthodoxe, influence et façonne votre jeu et également votre musique?
M. Jackson: Oui, ce sont les grandes questions. J'ai commencé à jouer, comme je l'ai dit, quand j'avais environ 11 ans.
Père Andrew: C'était dans General Hospital.
M. Jackson: Oui, et assez tôt, mon frère et moi, avons réalisé que nous allions avoir à faire une réflexion sérieuse sur la façon dont cette profession se liait à notre foi.
Père Andrew: Est-ce que... Je présume qu'en partie, c'est parce que, comme acteur, les personnages que vous êtes appelé à jouer font souvent les choses que vous en tant que chrétien ne penseriez pas du tout à faire.
M. Jackson: Absolument. C'est cela le fait d'être acteur. Vous jouez le rôle d'autres personnes.
Père Andrew: Vous êtes quelqu'un d'autre.
M. Jackson: Oui, c'est un milieu très intéressant, très, très intéressant. Une des choses qui me donnent du réconfort, c'est que le Christ a enseigné par des paraboles, à travers des histoires. Je m'approche le fait de jouer à partir de la narration, du lieu de recherche de moyens pour dépeindre la vie honnêtement, où l'on peut espérer attirer les gens presque comme devant un miroir, pour qu'ils puissent être en mesure de se voir passer par une expérience.
Par exemple, si une histoire dépeint la vengeance, parfois cela peut être une vilaine chose à voir très dévastatrice, si vous la développez à fond, ce qui peut ressembler à la vengeance. Et c'est très shakespearien, très biblique.
Père Andrew: Je pense que Shakespeare utilise cette image du miroir, que l'on tient devant la vie.
M. Jackson: Oui? Eh bien, voilà. Mais la plus belle chose à ce sujet est, disons que dans votre cœur, vous avez cette semence de la colère ou de l'amertume envers quelqu'un, et que vous avez l'instinct d'une sorte de vengeance, -non pas d'une façon grandiose-, mais vous voyez un film qui le montre d'une façon grandiose, et tout d'un coup, vous vous rendez compte: "Wow. Regardez ce que cela fait. "
Père Andrew: Voyez comment est le mal en réalité."
M. Jackson: Oui. Il vous permet de vous voir d'une manière exagérée, grossie, qui peut, je pense, changer la vie des gens. Ou peut-être si c'est la toxicomanie... Disons qu'il y a quelqu'un qui vient de dérailler avec la dope, et ils ne penseraient jamais à prendre de héroïne ou du crack ou quelque chose d'autre. Mais ils vont voir un film sur un toxicomane, et ils voient sa dévastation... Peut-être que ça va les faire réfléchir à deux fois avant de dérailler avec ça. Peut-être qu'ils vont se rappeler de l'image de ce personnage qui souffre- qui était pure fiction". Je ne veux plus jamais finir comme ça" Il y a un acteur qui joue, mais peut-être que cela va avoir un impact sur eux, pour qu'ils disent:  Je ne veux jamais finir comme ça"


Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

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