"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

mardi 14 mai 2013

Des péages aériens (2)

File:Pascha 2.jpg

Lors de la séparation du corps, l'âme s'embarque dans une existence purement spirituelle qui nous est inconnue à nous vivant dans la chair, et c'est pourquoi les textes ascétiques sur la vie après la mort semblent souvent étranges, déroutants, voire problématiques pour nous. 
Seuls les justes qui se sont purifiés et ont acquis une plus grande profondeur de vision spirituelle ont connu un avant-goût de cette vie spirituelle, et c’est donc vers eux que nous devons chercher une guidance spirituelle pour comprendre les révélations sur l'âme après la mort. Par les écrits patristiques, les vies des saints, l’hymnographie, et même l’iconographie, l'Église nous fournit une multitude de sources à partir desquelles nous pouvons discerner la juste conception orthodoxe du voyage de l'âme après la mort.

Dans la théologie de l'Eglise, la période entre la mort et le Jugement dernier, au retour du Christ est connue comme l'état intermédiaire des âmes. Pendant ce temps, l'âme est jugée et il lui est donné un avant-goût du ciel ou de l'enfer qui l'attend après la résurrection générale à la consommation des temps. L’anthropologie orthodoxe rejette fermement toutes les formes de dualisme et affirme que l'homme consiste naturellement à la fois en un corps et une âme. Ainsi l'âme qui se sépare du corps au moment du décès est dans un état anormal, et pour cette raison, la séparation de l'âme est un événement effrayant. De ceci saint Jean Damascène écrit: "En vérité le plus effrayant, c'est le mystère de la mort, comment l'âme est violemment séparée de sa concorde avec le corps et, que, par décret divin, le lien le plus naturel de leur cohésion est coupé," [5 ] et un stichère pour les morts chantée au Ton 2 le vendredi soir aux Vêpres dit ce qui suit:

Malheur à moi! Comme grande est la lutte que l'âme endure à sa séparation d'avec le corps. Malheur à moi! Combien de larmes elle jette, mais nul n’a pitié d'elle. En ce qui concerne les anges, elle supplie en vain, étirant ses mains vers les hommes, elle ne trouve personne pour l’aider. Ainsi, mes frères bien-aimés, réfléchissant sur la brièveté de notre vie, nous demandons au Christ à donner le repos aux disparus et d’accorder notre âmes grande miséricorde. [6]

Version française Claude Lopez-Ginisty
D’après

Notes :

[5] Idiomelon pour les défunts dans le 4ème ton (Octoèque), QTD. dans Cavarnos, Future Life, p. 21.

[6] The Lenten Triodion, Seminary Press Saint-Tikhon (1994), p. 144.

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