"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

lundi 17 juin 2013

Matouchka Constantina: Rechercher le pardon




"Oh, je suis désolé" est, je pense, le nouveau "Excusez-moi". Si nous sommes dans le passage de quelqu'un, si nous heurtons par hasard quelqu'un, c'est habituellement notre réponse. Toutes les cultures ne font pas des excuses à chaque instant comme nous les Nord-Américains en sommes venus à le faire. J'ai particulièrement remarqué cela en Corée, où les rues et les métros sont encombrés de manière que vous êtes dans le passage de presque tout le monde et presque tout le monde est sur votre chemin, mais il n'y a pratiquement aucune «excusez-moi" ou "je suis désolé" qui soit échangé. Au début, c'était étrange pour moi, Canadienne de l'Atlantique - dont les habitudes sont fondées sur le fait "d'être gentil". Mais j'ai vite dépassé cela.

Et ainsi, c'était d'autant plus désarmant la première fois qu'une moniale m'a sincèrement dit: "Pardonnez-nous si nous avons dit ou fait quelque chose de mal ou si nous avons scandalisée." J'ai été complètement prise au dépourvu. Croit-elle que j'ai été choqué par quelque chose qu'elle a dit? Ai-je de quelque manière agi comme j'étais gênée par quelque chose? Ai-je été contrariée par quelque chose? Non, pourquoi a-t-elle dit ça?

Mais j'ai vite appris que ce genre de déclaration est un lieu commun au moment de quitter avec un moine ou une moniale. Et pourtant, ce n'est en aucune manière artificiel. Ce n'est pas la valeur par défaut, "je suis désolé(e)". C'est un plaidoyer sincère pour le pardon de sorte que même s'ils [les moines ou moniales] ont involontairement offensé quelqu'un, au moins la réconciliation est aussi offerte.

Il semble que rechercher le pardon est encore plus important que de l'accorder. Bien sûr, nous devons aussi avoir une approche active du pardon et non pas simplement le demander des autres. Mais j'ai toujours été frappé par l'avertissement des Écritures concernant le pardon: "Si donc tu présentes ton offrande à l'autel, et que là tu te souviennes que ton frère a quelque chose contre toi laisse là ton offrande devant l'autel, et va d'abord te réconcilier avec ton frère; puis, viens présenter ton offrande."(Matthieu 5:23-24). Le Seigneur nous invite à demander pardon avant de nous approcher de l'autel. Ceci, bien sûr, n'exclut pas la condition d'accorder aussi le pardon, mais l'accent est mis sur la première demande.

La force que possède l'enseignement par exemple m'étonne. J'apprends tellement des moniales et elles ont envie de parler, d'agir et de penser de façon similaire. Et ainsi, au fil du temps j'en suis venue à anticiper la demande des sœurs pour le pardon, et j'ai même essayé de le chercher moi-même. Mais surtout, je m'efforce de ne pas en faire une formalité, ou plutôt un cliché.

Donc, je vais profiter de cette occasion et demander pardon si j'ai offensé ou exaspéré l'un d'entre vous. Et je fais de même pour vous.

Le Christ est ressuscité!

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Matushka Constantina
in
Tips from the Monastery

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