"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

mercredi 5 mars 2014

Jean-Claude LARCHET/Recension: Alexandre Schmemann, Le Grand Carême


Schmemann


Recension: Alexandre Schmemann, Le Grand Carême, éditions de l’Abbaye de Bellefontaine, Bégrolles-en-Mauges, 1999, 136 p. (Spiritualité orientale n° 13).
En ce début de Grand Carême, le petit livre du Père Alexandre Schmemann qui lui est consacré est particulièrement utile pour comprendre l’organisation, les particularités et le sens de ce temps fort de la vie liturgique et ascétique.

Après une introduction qui présente le Grand Carême comme un « voyage vers Pâques », l’auteur souligne le message essentiel des cinq dimanches préparatoires: le désir pour le dimanche de Zachée, l’humilité pour le dimanche du Publicain et du Pharisien, le retour d’exil pour le dimanche du Fils prodigue, la consicence du Jugement dernier pour le dimanche de Carnaval, et le pardon pour le dimanche de la Tyrophagie que l’Église célèbre aujourd’hui.

Il présente ensuite les prières, lectures et chants propres au Grand Carême, période imprégnée d’une « radieuse tristesse »: la prière de saint Éphrem le Syrien (qui est commentée), les lectures de l’Ancien Testament adaptées à ce temps liturgique (Genèse, Isaïe, Proverbes), et l’hymnologie du Triode (livre liturgique propre à cette période).

Une troisième partie de l’ouvrage est consacrée à la Liturgie des Présanctifiés, qui a la particularité d’être célébrée le soir, les mercredis et vendredis, avec les Saints Dons consacrés à la Liturgie du dimanche précédent. L’auteur y explique les deux significations de la communion (fête et réjouissance de la présence du Christ d’une part, source et force soutenant notre effort spirituel d’autre part), les deux significations du jeûne (total et ascétique), la communion du soir, et enfin l’ordonnance de l’office.

La quatrième partie présente l’esprit du Grand canon de saint André de Crète (chanté les quatre premiers jours de la première semaine et le jeudi de la cinquième semaine), ainsi que les particularités des différents samedis et dimanches de Carême.

L’auteur montre enfin ce que doit être « le carême pour nos vies », soulignant la nécessité de prendre le carême au sérieux, l’importance de la participation aux services liturgiques, de la prière et du jeûne, et montrant comment doit s’instaurer en cette période un « style de vie » particulier.
Une annexe dresse un bref historique du carême.
On peut discuter la distinction faite par le Père Alexandre entre le « jeûne total » et le jeûne « ascétique », puisque le jeûne total a lui aussi un caractère ascétique, mais il s’agit d’un détail dans un ensemble de grande qualité.
Pour être bien guidé dans le Grand Carême, un complément idéal de ce livre est l’excellent ouvrage de Bernard Le Caro, Le Grand Carême (édition des Syrtes, 2012), qui propose des extraits des hymnes liturgiques propres à chaque jour et des lectures spirituelles adaptées, et constitue donc un accompagnement au quotidien.

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