"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

lundi 21 décembre 2015

Et si l'église latine décidait de renoncer aux vieux mensonges du passé?




[...] Il faut d'abord considérer que le passage de l'Evangile selon saint Matthieu sur lequel les catholiques romains fondent la primauté de saint Pierre. 

Notre Seigneur était à Césarée de Philippes (Matthieu 16) quand Il demanda à Ses disciples: "Qui dit-on que je suis?" Et ils dirent, "Certains disent que Tu es Jean-Baptiste; les autres, Élie; et d'autres Jérémie ou l'un des prophètes." Il leur dit: "mais vous,  qui dites-vous que je suis? Et Simon Pierre répondit: "Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant." Et Jésus répondit et lui dit: "Béni sois-tu, Simon fils de Jonas: car ce ne sont pas la chair et le sang qui t'ont révélé cela, mais mon Père Qui est dans les cieux. Et je te dis que tu es Pierre; et sur cette pierre je bâtirai mon Église; et les portes de l'enfer ne prévaudront pas contre elle "(Matthieu 16:13-26).

Il est évident à partir de ces paroles de notre Seigneur qu'Il a construit Son Eglise non pas sur Pierre, car alors il aurait clairement dit, "Tu es Pierre et sur toi, je bâtirai mon Église", mais sur le roc de la vraie foi que Pierre a confessée. Le Christ notre Seigneur dit clairement que son Eglise est bâtie sur la vérité que Pierre a déclarée, à savoir  que notre Seigneur Jésus-Christ est le Fils du Dieu vivant. C'est seulement à travers une distorsion considérable du texte que l'on peut tirer la conclusion des catholiques romains, que le Christ a édifié l'Église sur Pierre.

b) Il est également clair par les Ecritures que saint Pierre n'avait aucune autorité sur les Apôtres. Dans son épître aux Galates, saint Paul affirme que quand il a vu que Pierre ne pensait pas correctement, il l'a corrigé en présence des autres, "Mais quand Pierre était venu à Antioche, je lui résistai en face, parce qu'il était à blâmer "(Gal 2: 11).

Plus loin, saint Paul élabore en disant: "... quand je vis qu'ils ne marchaient pas droit selon la vérité de l'Évangile, je dis à Céphas [id est l'Apôtre Pierre], en présence de tous, " Si toi qui es Juif, tu vis à la manière des païens et non comme le font les Juifs, pourquoi forces-tu les païens à faire les Juifs "(Gal 2: 14)? Sur la base de ces paroles de saint Paul nous pouvons à juste titre nous demander, "Est-il même une trace de reconnaissance ici de l'autorité de Pierre d'enseigner sans la possibilité d'erreurs?"

c) En ce qui concerne la fondation de l'Église chrétienne à Rome il y a le témoignage d'autorité qu'elle n'a pas été accomplie par saint Pierre. Elle a été établie par les chrétiens qui se sont installés à Rome. En outre, saint Paul a jugé son Église. Il a mentionné dans son épître aux Romains ".... de Jérusalem et des pays voisins jusqu'en Illyrie, j'ai abondamment répandu l'Evangile du Christ. Oui, aussi me suis-je efforcé de prêcher l'Evangile là où le Christ n'était pas nommé, afin de ne pas bâtir sur les fondations d'un autre homme... cause pour laquelle j'ai souvent été empêché d'aller vers vous. Mais maintenant n'ayant pas plus de place dans ces contrées, et ayant un grand désir de ces nombreuses années d'aller vers vous, lorsque je ferai mon voyage en Espagne, je viendrai à vous. Car j'ai confiance de vous voir dans mon voyage "

De ce passage, par conséquent, nous voyons clairement que saint Paul ne savait pas que saint Pierre était à Rome ou que Pierre y avait fondé l'Eglise. Au contraire, il dit qu'il se sent obligé de prêcher l'Evangile là où aucun autre apôtre n'a enseigné, afin de ne pas construire sur les fondations posées par un autre. Assurément, c'est un témoignage explicite que saint Pierre n'était en aucune façon lié avec la fondation de l'Église de Rome. 

En fait, saint Pierre a servi l'Eglise pendant de nombreuses années à Antioche, comme cela a été vérifié par saint Jérôme, puis il se rendit à Rome où il  souffrit le martyre avec saint Paul.

d) En conclusion, il convient de souligner que l'ordre de priorité donné aux Sièges Apostoliques a été déterminé exclusivement par l'importance politique des différentes villes. L'évêque de Rome a été reconnu comme le premier parce que Rome était la capitale de l'empire. À l'origine, l'évêque de Constantinople fut désigné comme deuxième par le Concile œcuménique. Par la suite, lorsque Constantinople devint la capitale de l'Empire byzantin et fut désigné comme la Nouvelle Rome, le quatrième Concile oecuménique proclama l'évêque de Constantinople de rang égal avec l'évêque de Rome.

L'évêque d'Alexandrie fut désigné troisième, parce que sa ville était alors le grand centre de connaissance; et le suivant était l'évêque d'Antioche et de Jérusalem. Si la position d'honneur était déterminée non pas par la politique, mais par la signification religieuse de la ville, ne serait-il pas logique que la primauté d'honneur soit réservée à Jérusalem, l'Eglise Mère de la chrétienté? Il n'y aurait pas de différend dans ce cas, car notre Seigneur y a vécu, Il y fut crucifié et y ressuscita du tombeau. En outre, la première église chrétienne a été fondée à Jérusalem le jour de la Pentecôte.

Tels sont les faits véridiques et exacts car ils sont mis en lumière par les documents authentiques qui composent l'Histoire ecclésiastique. Il est très regrettable que l'Église d'Occident insiste sur son point de vue depuis tant de siècles.

Nous orthodoxes, nous sommes profondément attristés que nos frères catholiques romains déforment les faits. Nous prions tous les jours et nous allons continuer de prier pour que l'Eglise catholique romaine embrasse de nouveau la Vérité, ainsi que de nombreux laïcs de cette foi l'ont déjà fait. 

Cet événement sera l'un des plus mémorables de toute l'histoire de l'humanité. Elle marquera le début de l'accomplissement de la prière de notre Seigneur  la nuit de sa trahison, "Père, je prie pour que tous soient un, comme Toi Père, Tu es en moi, et moi en Toi, qu'eux aussi soient un en nous, afin que le monde croie que Tu m'as envoyé."



Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Aucun commentaire: